HAGIOGRAPHIE ET AUTRES TEXTES ECCLÉSIASTIQUES DU MOYEN-AGE SERBE

  • Boško Bojović
Keywords: Hagiographie, vie des saints, vita brevis, synaxaire, typika, ktitôr, littérature, monastère, monachisme, histoire sacerdotale, Moyen Age, théologie, idéologie, Eglise, Etat, Serbie, Liturgie, office religieux, eschatologie, sainteté, royauté, ascèse, épistolaire, canon.

Abstract

Les textes hagiographiques sont l’une des sources principales de la littérature serbe médiévale. Avec les textes proprement ecclésiastiques, ils donnent naissance à une pensée théologique spécifique qui se distingue de la littérature byzantine dont elle est une des héritières.

L’œuvre des fondateurs de la dynastie des Némanides est à ce titre exemplaire.  Les typika, les offices des saints de la sainte lignée, les textes juridiques, toujours  influencés par l’expérience monastique du Mont Athos et de la Terre Sainte, permettent de jeter les fondements d’une idéologie politique qui place l’histoire des rois et du peuple serbe dans une perspective eschatologique

Cette idéologie étatique trouve son plein épanouissement dans l’œuvre des XII- XIIIe siècles, où l’autocéphalie de l’Eglise serbe permet une floraison littéraire dont les codes tendent à s’unifier sur tout le territoire. Les vies des rois et archevêques, les textes hymnographiques et liturgiques, les épîtres de conseils spirituels, posent les jalons d’une théologie serbe en fixant la figure du saint, du roi, de l’ascète. Fondatrices de références spirituelles et poétiques, elles sont à l’origine du culte local et national des saints orthodoxes.

Le XIVe siècle présente alors un tournant majeur dans l’évolution de la littérature et de la pensée théologique serbes. Avec le martyrologe du prince Lazare, l’émergence de l’idée théologique du martyre chrétien du prince oriente profondément l’éthique et la poétique serbes. La perte de l’autonomie politique et territoriale réoriente la production littéraire et théologique dans trois directions distinctes, qui par ailleurs ne négligent pas  les apports d’un certain humanisme : celle de la spiritualisation de la réalité historique, celle de l’historicisation de la vie des despotes, et celle de la préservation de l’identité de la patrie à travers l’inscription définitive et profonde de la mémoire dans un sens eschatologique.

References

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